Jean-Luc Marret, Maître de recherche, Fondation pour la Recherche stratégique, et Senior Fellow, CTR-SAIS, Johns Hopkins University, 11 janvier 2011
La récente opération militaire pour libérer deux otages français (enlevés en plein Niamey, exécutés à la « zone frontalière Niger-Mali ») et marquer un coup d’arrêt coercitif contre les enlèvements de ressortissants occidentaux, succède pour notre pays à un certain nombre d’événements dramatiques perpétrés par AQMI, entendue ici au sens large, dans la zone sahélienne :
AQMI est une organisation actuellement en déclin en Algérie, en particulier en raison des coups de boutoir et des réussites sécuritaires des autorités algériennes. Son émir général, récemment encore et régulièrement annoncé pour mort, vient d’être condamné à mort par contumace par le tribunal criminel près la cour pénale de Boumerdès (Algérie). AQMI ne contrôle plus les zones que les Groupes Islamiques Armés, voire le GSPC, contrôlaient plus ou moins régulièrement dans les années 1990. Au moment où l’Algérie connaît une crise liée à l’inflation qui court sur des produits alimentaires essentiels, et, sans doute, aux inégalités structurelles du régime, en particulier un partage insuffisant de la rente pétrolière ou gazière, il est intéressant de constater que la mouvance islamiste ne semble pas capable de récupérer à son profit la colère de la jeunesse, pas plus AQMI que des éléments plus politiques comme Abassi Madani, depuis son exil, ou Ali Belhadj, les dirigeants historiques du FIS.
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