A un mois du sommet de Copenhague, qui a pour objet de donner un successeur au Protocole de Kyoto, de nombreux articles, ouvrages et rapports rapprochent changements climatiques et enjeux de sécurité (migrations environnementales, eau douce, catastrophes naturelles, production alimentaire…).
Pour mettre en perspective ces travaux, sans doute est-il opportun de s’intéresser plus particulièrement aux tensions liées à la gestion de l’eau douce, qui ont suscité de nombreuses publications dès la fin des années 1980. Vingt ans d’études sur ce thème ont ainsi permis de dépasser la perspective de conflits ouverts pour le contrôle de la ressource. L’eau apparait sans surprise comme une source de tensions, mais dont l’origine et la réalité se révèlent avant tout être locales. Les « guerres de l’eau », dont le spectre est régulièrement porté dans les médias, s’incarnent dans des conflits entre usagers ou entre catégories d’usagers de la ressource. L’eau devient alors un facteur d’instabilité sociale et politique, à l’échelle locale, nationale, voire régionale
De plus, l’intrication croissante des questions hydriques, agricoles et énergétiques, au point de rendre leurs réponses indissociables, conforte la pertinence d’une intégration de la ressource en eau dans l’analyse et la prospective stratégiqu