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En dépit des controverses qui ont suivi la fin de la guerre froide, un consensus minimal s'est dégagé aux Etats-Unis autour d'un objectif : l'engagement de la dernière superpuissance doit rester actif dans les affaires du monde afin de préserver la stabilité internationale et les intérêts nationaux. La supériorité militaire est à cet égard un élément fondamental qu'il faut entretenir, pour asseoir le leadership américain et faire face aux multiples risques identifiés

Il convient toutefois de s'interroger sur le rôle de l'instrument militaire dans la politique extérieure américaine, ainsi que sur la manière dont les Etats-Unis peuvent l'utiliser. Pour des raisons historiques et culturelles, le recours à la force armée est encadré par de nombreuses contraintes et fait régulièrement l'objet de controverses. Mais la suprématie des moyens classiques américains tend à rendre les interventions militaires plus faciles qu'elles ne l'ont jamais été. En outre, l'amélioration exponentielle de ces capacités grâce à la révolution technologique pourrait effacer bien des réticences politiques. Il s'agit de l'un des enjeux majeurs des réformes doctrinales entreprises par les armées américaines depuis bientôt dix ans.

Nicole Vilboux est docteur en Science Politique de l'Université de Paris I, chercheur spécialisé dans l'étude des politiques de sécurité et de défense des Etats-Unis.