Rares sont, dans l’histoire pourtant animée du contre-terrorisme, les « neutralisations » d’un dirigeant ou, en l’occurrence, d’une structure, non-étatique aussi visible. L’exemple d’Abdullah Öcalan, considéré par la Turquie, et d’autres Etats, comme le chef d’une « organisation terroriste » eut un retentissement majeur en 1999, mais il s’agissait du dirigeant d’une organisation plutôt centralisée et pyramidale. Celui-ci était en recherche désespérée d’un lieu d’accueil stable et fut assez facilement arrêté .
La disparition violente d’Imad Mugnieh, « ancien » responsable opérationnel du Hezbollah, quel que soit les auteurs de cet acte, n’eut pas de conséquence majeure pour le Hezbollah, organisation politique avec bras armé, profondément ancrée dans la société libanaise, dans sa vie politique et dans les communautés chiites à travers le monde.
D’autres exemples pourraient être pris en compte ici : le démantèlement de groupuscules d’extrême-gauche des années 1970-80, comme la Rote Armee Fraktion ou Action directe en France, mais ces organisations avaient des effectifs restreints et leur « transnationalisation » était à peu près inexistante .
On peut en revanche considérer que la mort d’Oussama Ben Laden (OBL) aura plus d’impact. Le djihad violent, idée internationaliste se cristallisant sous l’effet de guerres sur des terres musulmanes et/ou sur des terreaux socioculturels assez récurrents, et la structure bien connue désormais des réseaux djihadistes internationaux seront en partie affectés par cette disparition.
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