Camille Grand
Lors du Sommet de Lisbonne, les 19 et 20 novembre 2010, l’Alliance atlantique vient d’adopter une série de documents déterminants pour son avenir. L’Otan s’est ainsi dotée d’un nouveau Concept stratégique qui se substitue au concept de 1999 et a pour ambition de faire réellement basculer l’Alliance dans le 21ème siècle avec à la fois une vision stratégique du rôle de l’Otan, des partenariats qu’elle a noués avec d’autres organisations et d’autres pays dont la Russie et la prise en compte de nouvelles menaces.
L’Alliance a également fait le choix de se doter d’une défense antimissile qui, à terme, a pour ambition de protéger le territoire et les populations de l’Alliance. Si l’on peut se féliciter des résultats ambitieux d’un sommet important dans l’histoire de l’Otan, les débats parfois âpres qui ont émaillé la préparation du Concept stratégique et des autres décisions de Lisbonne montrent que les discussions vont se poursuivre dans les mois et les années qui viennent sur une multitude de sujets : places respectives de la dissuasion et de la défense antimissile dans la stratégie de l’Alliance, relations avec la Russie …
Confrontée à la nécessité de poursuivre un processus de réforme fermement engagé à Lisbonne, et au défi que représente la contraction générale des budgets de défense des Alliés, qui, dans certains cas, s’apparente à un processus de quasi-démilitarisation, et à la gestion d’une sortie annoncée mais délicate du théâtre afghan à l’horizon 2014, l’Alliance s’est mise en position de relever ces défis mais devra, dans la mise en œuvre des décisions de Lisbonne, démontrer la volonté collective des Alliés d’achever la mutation engagée.
L’objet du présent dossier est d’éclairer ces débats en rassemblant les documents de Lisbonne, les analyses publiées par l’équipe de la FRS au cours des derniers mois et d’autres documents pertinents.