Le Caucase du Sud est au cœur de l'actualité. Les discussions internationales sur la Géorgie, à Genève, sont pour le moins chaotiques. Tandis que la situation politique à Tbilissi reste tendue, la Russie durcit ses positions en installant des bases militaires en Ossétie du Sud et en Abkhazie, dont elle a reconnu l'indépendance en septembre 2008, et en signant avec elles des accords de protection de leurs " frontières d'Etat " (non reconnues par la communauté internationale).
L'OTAN a renoncé à établir avec Tbilissi un Membership Action Plan en décembre dernier. La politique de l'UE dans la région est souvent décrite et perçue comme trop timide. Pourtant, le Caucase du Sud n'en est pas moins toujours source de tensions entre Moscou et les Occidentaux. La Russie a déploré la récente initiative de l'UE sur le " Partenariat oriental ", englobant notamment les trois républiques sud-caucasiennes, considérant qu'elle relève d'une volonté de l'Europe d'élargir sa " sphère d'influence ". Pour sa part, l'Alliance atlantique est engagée, dans le cadre du Partenariat pour la Paix, dans des exercices militaires en Géorgie (6 mai-11 juin), au grand dam de Moscou. En toile de fond, les enjeux énergétiques sont toujours là pour exacerber les tensions (projet Nabucco, réunion de Prague sur le " corridor du sud ").
Si le rapprochement entre l'Arménie et la Turquie, visiblement soucieuse de prendre l'initiative pour renforcer la stabilité régionale depuis le conflit en Géorgie, compte au nombre des rares nouvelles positives concernant la région, il apparaît cependant très fragile...